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L’Alliance invite Dutrizac, Pettersen et Marcoux à ajuster leur traitement journalistique de la violence conjugale
11 novembre 2020

Montréal, le 11 novembre 2020—Le 9 novembre 2020, la jeune influenceuse et entrepreneure Élizabeth Rioux se confie, auprès de son auditoire sur Instagram relativement à la violence conjugale qu’elle a vécu avec son ex-partenaire et père de sa fille. La jeune femme souligne que cette prise de parole sur le contexte privé entourant sa séparation est nécessaire à la suite d’une campagne de salissage de son ex-partenaire à son encontre sur les réseaux sociaux. Monsieur a présentement une ordonnance de ne pas troubler l’ordre public (810) contre lui, l’empêchant de s’approcher de la victime et de sa fille. À la lumière de telles allégations, l’Alliance remarque des indices clairs de la présence de violence conjugale postséparation dans cette dynamique particulière. Selon l’Alliance, la séparation est la période où les stratégies de domination et de contrôle de l’ex-conjoint violent se transforment, se multiplient et perdurent, exposant ainsi la femme et ses enfants à un plus grand risque d’atteinte à leur sécurité (psychologique et physique) pouvant aller jusqu’à l’homicide.

Le 10 novembre, Benoit Dutrizac et Geneviève Pettersen de QUB Radio reprennent l’histoire d’une manière tout à fait disgracieuse afin de dénigrer la jeune femme et discréditent son témoignage. Pettersen et Dutrizac soulèvent pendant de longues minutes comment la jeune entrepreneure d’une compagnie de maillot de bain est un mauvais modèle pour la jeunesse en se montrant de la sorte dans ses bikinis sur les réseaux sociaux.

Dutrizac souligne même que : « Elle raconte des débilités et rend nos filles niaiseuses. ». Ils se moquent aussi de la prise de parole de la victime sur les réseaux sociaux en la qualifiant de « lavage de linges sales sur la place publique » et omettent complètement d’analyser la dynamique de violence conjugale qui se poursuit dans le contexte de la séparation de Madame Rioux avec son ex-partenaire. La dynamique de violence conjugale en contexte postséparation n’est pas à prendre à la légère quand on sait qu’une femme séparée court un risque de subir des violences 30 fois plus élevé qu’une femme mariée.

Plus tard dans la journée, Madame Pettersen réitère son propos en onde sur LCN où la journaliste Julie Marcoux surenchère : « les jeunes sont déjà très déprimés avec la pandémie et je pense qu’ils doivent se tourner vers d’autres influenceurs. » Nous questionnons à ce sujet madame Marcoux à savoir si les jeunes femmes prenant parole sur la violence conjugale devraient le faire avec optimisme et positivisme afin que leurs traumas ne soient pas trop déprimants pour les autres? D

ans sa prise de parole, Élizabeth Rioux, avec 1,7M d’abonnés, n’est-elle pas davantage une source de sensibilisation pour son auditoire au sujet de l’omniprésence de la violence conjugale qui persiste et qui, malheureusement, n’épargnent aucune couche de la société?

Selon l’Alliance, il aurait été tout à fait possible de critiquer l’univers des influenceurs sans toutefois occulter la réalité bien tangible de violence conjugale pour une jeune mère fragilisée en processus judiciaire avec son agresseur.

Nous invitons donc Mesdames Marcoux et Pettersen ainsi que Monsieur Dutrizac à faire preuve de plus de sensibilité à l’endroit des victimes de violence conjugale et de violence conjugale postséparation à l’avenir. Nous les invitons aussi à consulter la trousse médiatique pour la couverture des enjeux de violence conjugale de l’INSPQ.

Nous les invitons finalement à prendre connaissance de notre définition de la violence conjugale postséparation afin d’analyser la situation qu’il et elles ont commenté hier avec beaucoup trop de légèreté. Nous rappelons aussi qu’à chaque année au Québec au moins 34 femmes seront victimes d’une tentative de meurtre par un partenaire intime ou un ex-partenaire intime et que 11 d’entre elles y trouveront la mort.

L’Alliance craint que ces statistiques dramatiques soient décuplées par la pandémie mondiale alors que de trop nombreuses femmes victimes de violence conjugale sont confinées avec leur bourreau 24 heures sur 24.

Elles sont ainsi hautement plus à risque d’être violentées en plus de se trouver avec un accès limité aux lignes d’aide, puisque sous le regard constant de l’agresseur.